Voyage en hauteur a pour projet d’organiser la « Rando d’la traversée » le 31 décembre prochain. Il s’agit d’une randonnée nocturne pour célébrer le passage de 2023 à 2024. Pour préparer l’évènement, j’ai effectué le repérage cette nuit du 10 novembre au Mont Minloa près du quartier de Nkolbisson à Yaoundé. Le compte rendu dans ce billet de blog.
18h10, c’est l’heure affichée à ma montre au point de départ, au lieu-dit « Ferme Claritain », le pied du mont. C’est d’ailleurs le point de rencontre avec mademoiselle V…, riveraine du quartier, qui a souhaité m’accompagner dans cette randonnée nocturne. Elle a eu la bienveillance de réserver du bois de cuisine, dont nous allons avoir besoin une fois au sommet. Je me suis paré de ma torche et de trois sacs. Le premier, un sac à dos avec le matériel de camping, les deux autres, des bandoulières contenant repas et boisson. Pas évident de porter ces charges avec en plus le fagot de bois sur la tête. Nous nous sommes avancés tout doucement à l’assaut de cette colline rocheuse de 991m d’altitude.
C’est d’ailleurs la première fois pour mademoiselle V… de faire l’ascension et pourtant elle vit juste au pied du Mont Minloa. Ma mission, la conduire jusqu’en haut, veiller à notre sécurité et porter les sacs et le fagot de bois. Autant de charges assez difficiles à gérer sur un parcours qui monte très raide au fur et à mesure. Avec en prime, un effort de prudence pour éviter les surfaces glissantes dues à l’humidité de la roche. Le mont Minloa est un affleurement rocheux, du pied jusqu’au sommet, avec des herbes saxicoles. Ces herbes sont très utiles pour le randonneur car elles permettent de prendre appui et d’éviter les parties glissantes du rocher. Le parcours est segmenté en trois paliers qui donnent chacun sur une surface plane. Le premier palier est le plus difficile car il monte très raide. Les deux autres le sont moins.
Abandonner le paquetage, l’erreur de cette randonnée nocturne
Le poids des charges me ralentissait considérablement, en plus de me causer des douleurs sur les épaules. J’ai dû laisser le sac à dos et le fagot de bois à un niveau pour pouvoir continuer facilement. L’idée c’était de laisser V… et les deux autres sacs au sommet, puis redescendre chercher les autres. Choses dites choses faites. Sauf que, à la descente je n’ai pas retrouvé le sac. Pas évident de retrouver son chemin dans la nuit noir. J’ai dû arriver jusqu’en bas et remonter sur le chemin par lequel nous sommes montés. Hélas ! Je n’ai pas trouvé le sac. Ainsi tombe à l’eau la nuit sous la tente de camping et la fête autour du feu.
Une nuit sans feu
J’ai tout de même essayé de me rattraper en cherchant du bois dans la brousse. En fait, entre le deuxième et le troisième palier il y a une brousse avec quelques arbres et arbustes. J’ai pu avoir du bois sec, et des feuilles sèches. Allumer le feu après a été une autre paire de manche. Mon briquet et quelques papiers ramenés pour l’occasion n’ont pas permis de faire enflammer les bois. J’avais même prévu le plantain et les prunes pour les faire braiser. J’aurais dû venir avec du pétrole. Je vais prévoir cela pour la prochaine fois.
À l’abri sous la case de passage
J’ai une tente dans mon sac de camping, et le nécessaire pour se tenir au chaud. Hélas ! Je n’ai pas retrouvé mon sac. Heureusement pour nous, au sommet du mont Minloa il y a une case de fortune. C’est un assemblage de pierre et de bois le tout couvert par une tôle, et une grande couverture à l’entrée. Nous étions à l’abri du froid glacial du sommet, enfin presque. Ce n’était pas le confort absolu mais nous étions tout même à l’aise sous ce toit. Cette case de passage est constamment utilisée. À l’intérieur nous avons trouvé des vêtements bien emballés dans des plastiques. D’ailleurs nous n’étions pas les seules à passer la nuit au sommet. Un couple de la quarantaine était aussi présent. Ils ont passé la nuit à la belle étoile pour la prière.
Quant à nous, nous avons profité de la case. Nous avons dégusté notre repas et consommé nos litres de matango, entre causerie, chant, visionnage de film et écoute de musique. Bref ! On ne s’est pas ennuyés.
Nous avons pris le chemin de la descente au petit à matin à 6h. Ceci sous la bénédiction d’une couche de brouillard. Nous avons finalement retrouvé le sac et le fagot de bois posés net à l’endroit où on les avait laissés. J’ai abandonné le bois là-bas. Peut-être que des gens du quartier l’utiliseront. Peut-être que je le retrouverai la prochaine fois que je retournerai au mont Minloa.
Leçons à retenir de cette randonnée nocturne
Cette randonnée nocturne était une belle expérience malgré les quelques imprévus. Il n’y a pas eu d’incident, Dieu merci. Pour la « Rando d’la traversée » du 31 décembre 2023 je devrais prendre les mesures suivantes :
- Monter avec le bois et le pétrole en journée ;
- Avoir un seul sac qui contient nourriture et boisson ;
- Demander à chaque participant d’avoir une torche : je pense d’ailleurs à faire des torches artisanales style retraite au flambeau ;
- Demander à chaque participant d’avoir des chaussures de randonnées : V… avait des babouches ce qui rendait le parcours difficile.
- Ne pas abandonner son paquetage en chemin
Ce n’est pas la première fois que je fais une randonnée la nuit. Ma toute première expérience nocturne c’était la nuit du 31 décembre 2021 au 1er janvier 2022 au Mont Akok-Ndoue. C’était une balade romantique. Nous avons pris la route à 23h pour arriver au sommet à minuit pile. Les feux d’artifices vus depuis la montagne étaient vraiment magnifiques. J’aimerais que d’autres personnes puissent vivre cette expérience.
D’ailleurs, l’anniversaire des deux ans d’existence de mon label Voyage en hauteur se fera dimanche 19 novembre au Mont Akok-Ndoué.
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